dimanche 18 avril 2010

De Lanza del Vasto : LA MAISON DU VENT...


J'ai ma maison dans le monde sans mémoire,

J'ai mon savoir dans les livres du vent,
Comme la mer j'ai dans le vent ma gloire,
Comme le vent j'ai ma fin dans le vent.

Damas, 1939.

in LE CHIFFRE DES CHOSES de Lanza del Vasto,
éditions Denoël
, 1953.

mercredi 7 avril 2010

De Kostas AXELOS, cet important Philosophe qui vient de disparaître, dans "Le Jeu du Monde"...


La poésie et l'art, c'est-à-dire la poésie et la prose et tous les arts, opèrent-ils principalement au moyen de l'intuition plus ou moins sensible ou noétique ? Poser la question de manière percutante reviendrait à savoir ce qu'est l'intuition.


La poèsie s'insère-t-elle dans la prose du monde comme une enclave, ou est-ce la prose qui fait partie de la poéticité ? Le langage de la prose, langage dominant, s'imagine que le langage poétique est vague et imprécis, ambigu et équivoque, empêche la communication ; comme si le langage prosaïque l'effectuait. Il se pourrait aussi que prose et poésie soient un langage bifurqué. Ce qui ne résout pas le problème des liens entre la pensée et la poésie.

Depuis longtemps existe l'aspiration - passablement mythique - à une oeuvre d'art complète et totale, intégrant tous les arts et s'intégrant dans la vie. Toutes les réalisations demeurent cependant partielles. Il est une autre aspiration, à une poésie et à un art fait pour tous. Est-elle moins mythique ?

in LE JEU DU MONDE de Kostas Axelos,
aux Editions de Minuit, Paris 1969.

vendredi 2 avril 2010

Du poète et philosophe roumain Jean Parvulesco...


... Heidegger a su montrer que la grande poésie ne saurait parler que de l'essence même de la poésie. Il en est de même pour tout grand art en action, aussi la grande peinture ne parle-t-elle que de l'essence même de la peinture, en donnant à voir l'invisible à travers le visible, en ouvrant, à travers ses représentations, l'accès à la totalité des espaces extérieurs à notre seul espace conventionnel.

... La toile de Nicolas Poussin, Et in Arcadia ego, propose précisément la figure chiffrée de la suprême raison d'être de la peinture, puisqu'elle montre que la peinture doit être, et est toujours ouverture d'un passage - la "passe secrète" - vers l'"autre côté" de la réalité et des espaces immédiats de la réalité, vers l'éternelle et verte Arcadie originelle, vers le pays - vers les espaces - de l'être ne répondant que de lui-même. Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'étrange toile de Nicolas Poussin a pour sujet le mystère même de la peinture, sa raison d'être, ses pouvoirs cachés, et sa plus secrète mécanique intime. Le grand initié Nicolas Poussin avait su faire les choses.

in UN RETOUR EN COLCHIDE de Jean Parvulesco, Guy Trédaniel Editeur, 2010.